Problématiques et solutions – Espaces et diversité spatiale

Continuité :

La continuité est une thématique largement exploitée dans les Case Study Houses. Elle peut-être de deux types:  continuité des espaces de vie et continuité entre espaces intérieurs et extérieurs.

Continuité des espaces de vie

  • La partition entre les espaces communs de vie et les espaces individuels ayant été clairement définie, on constate que dans la plupart des cas les espaces communs ne sont traités et vécus que comme un seul et même espace. Cette unicité leur confère une grande convivialité.
  • Cette continuité spatiale ne passe pas forcément par une transparence complète de l’espace mais plutôt par le traitement de sa fluidité.
  • Ainsi paradoxalement, dans les Cases Study Houses, l’enjeu du traitement des espaces de vie consiste à réussir à les occuper et à les qualifier tout en leur conservant une complète fluidité.
  • Dans la majorité des cas, l’espace est occupé par des objets qui sont généralement les différents services ou équipements : la cheminée, les éléments de cuisine, les éléments de rangement etc… Ces objets adoptent une position complètement flottante dans l’espace. Parfois suspendus, ils ne touchent pas le plafond ou les limites de l’espace. Même s’il sont inamovibles, il leur est conféré le statut de mobilier. Leurs positions permettent de structurer de manière informelle l’espace délimitant : circulations, séjour, salle de séjour etc…

Exemple : CSH #22 de Koenig, #18 de Ellwood

Continuité entre espaces intérieurs et extérieurs

  • Systématiquement, les espaces des villas sont travaillés de manière à rendre incertaine, à gommer voir même à désintégrer totalement la limite entre intérieur et extérieur.
  • Cette continuité est obtenue par différents traitements. On y parvient grâce au traitement de la matière bien sur, mais aussi par différents traitements spatiaux.
  • La plupart du temps elle consiste en la création d’espaces  aux statuts complètement ambigüs et inattendus : pièces extérieures ou jardins intérieurs, cours… Ces espaces possèdent généralement une qualité spatiale et d’usage hors du commun.

Exemple : CSH de Soriano, #25 de Killingworth, #21 de Koenig etc…

Couvert & découvert, clos & non clos :

L’utilisation systématique d’une structure à ossature autorise une dissociation absolue des différents éléments composants la villa. La toiture, la clôture et la structure peuvent fonctionner de manière complètement indépendante les unes des autres. Les architectes du programme font usage de cette liberté de manière radicalement nouvelle et originale. Ils se distinguent sur ce point complètement des architectes européens de la même époque qui ont pris l’habitude de la traiter autrement.

Une toiture flottante…

  • La toiture est le plus souvent l’élément premier des Case Study Houses.
  • Elle existe par elle-même comme un élément unique et indépendant. Si le système à ossature permet un système de panneaux modulaires, la toiture reste monolithe. Elle est le plus souvent l’élément unificateur du projet.
  • Alors que la forme des villas peut-être très découpés, la toiture garde en général une forme et une géométrie simple, elle est systématiquement plate. Cette dalle plate peut-être cependant percée à certains endroits, permettant ainsi d’amener ponctuellement la lumière.
  • Son indépendance et son importance sont soulignées de différentes manières. Cela peut-être fait par l’utilisation des matiéres . Elle peut-être également soulignée par de grandes avancées au dehors. Ces avancés atténuent la perception que l’on a de la façade. Cela est d’autant plus vrai que la toiture des Case Study Houses  sont en général très prés du sol, les villas étants de plein pied. Enfin, il est fait un grand usage des ouvertures en imposte renforçant encore cet effet de décollement et d’indépendance de la toiture.

Exemple : CSH #16 de Ellwood , #22 de Koenig. / Contre exemple : #20 Buff, Straub & Hensman.

Une structure qui rythme et libère

  • Néanmoins, la clôture légère et libéré est utilisée ici de manière tout à fait originale. L’usage qui est fait ici de la clôture s’oppose à une vision européenne (Corbuséenne…).  Cette dernière traite la clôture libérée de la structure en la détachant tout en restant un élément dur. Elle vient librement séparer les espaces entre les points structuraux.

Des clôtures comme des écrans…

  • Si la toiture est conçue comme un élément complètement plat et monolithe, les système de clôture, au contraire est toujours totalement libre et léger.
  • Les clôtures sont traitées ici comme des écrans.  Légers, ils se suspendent ou s’accrochent à la structure. Ils viennent ainsi occulter de manière partielle ou totale les espaces.
  • Ces clôtures sont hétérogènes et dissociées.
  • Hétérogènes, car les Case Study Houses travaillent sur tout un panel variable d’écrans. Ce panel a une multitude de qualités de matières et d’espaces : opaque, translucide, textile, lisse, texturé etc…
  • Dissociées, car la clôture des villas peut s’effeuiller en plusieurs couches portant chacune une qualité de clôture : clôture climatique ne coïncidant pas forcément avec la clôture visuelle ou lumineuse etc…
  • La dissociation toiture – clôture est la source de toute la richesse spatiale des Case Study Houses. La maison s’étend toujours par une multitude d’espaces aux qualités spatiales multiples et différentes. Ces espaces sont qualifiés dans leur usages, par les partitions du projet et structurer par sa composition.

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